COLLÈGE DE PSYCHIATRIE
JOURNÉES NATIONALES
Comment aborder, aujourd'hui, mélancolie et dépression ?
SAMEDI ET DIMANCHE 6-7 FÉVRIER 2016
Amphi Caroli, Hôpital Saint-Antoine, au 34 de la rue Crozatier
PARIS -75012-
Sous la présidence du docteur Jean GARRABE
Ces journées du collège proposent de mettre à l’étude les éléments structuraux qui orientent notre pratique dans un vaste champ dit "mélancolico-dépressif"qui va de la mélancolie classique aux troubles bipolaires jusqu'à la dépression généralisée ou aux classifications par groupe de cohortes d’individus marqués de mêmes traits.
Ce terme -loin de créer une entité- interroge l’agencement des identifications, des repères familiaux et sociétaux qui mettent en place notre organisation subjective. Nous pouvons en constater les profonds remaniements depuis les dernières décennies.
Mais il est important de souligner que la dépression, qui peut aller du simple désintérêt au désinvestissement massif, d'une perte de l'enchaînement discursif à la paralysie de la pensée, de l'inhibition de l'action à l'acte mortifère ou à son inversion dans une exaltation stérile, interroge les modalités de notre rapport au monde; modalités fondées tant par l’érotisation de nos objets pulsionnels que par l'insistance de la pulsion de mort.
Les praticiens sont confrontés à cette question de la vie et de la mort: mort du sujet privé de désir et de représentations, mort réelle par suicide. Que celui-ci relève du risque prévisible explicite inclus dans la pathologie de la psychose maniaco-dépressive ou qu’il surgisse comme mise en acte soudaine du bruit de fond de désespoir qui accompagne toute dépression. Il y a « des cas d’urgence », savons nous y être dans une position « juste » ?
Autant d’interrogations vives et de moments cruciaux qui jalonnent notre pratique. Par exemple :
- Qu'est-ce qui fait qu'un sujet " s'écroule "? Que les symptômes et les désirs qui organisaient sa vie perdent leurs sens et leurs singularités pour devenir un pur non sens les fixant dans une tension douloureuse ou une jouissance atone ?
- Quand nous sommes dans un environnement non hiérarchisé voire instable pendant l’enfance ou à d'autres étapes de la vie, quelles en sont les conséquences sur la subjectivité ?
- Les suicides des enfants et des adolescents interrogent non seulement la société mais la structure psychique et ses avatars.
-Dans le social et la culture: quelles en sont les nouvelles modalités d'expression artistique? (body art, performances, genres littéraires...)
Voici quelques questions qui seront abordées au cours de ces journées.